La Grande Traversée du Vercors – 5 jours

La Grande Traversée du Vercors – 5 jours

Le Vercors est un territoire naturel protégé en France. Riche en histoire mais aussi en nature intacte, c’est un grand terrain de jeu pour tout randonneur et sportif. Situé à l’entrée des alpes, la zone consiste de sommets atteignant jusqu’à 2300m, ainsi que de haut-plateaux élevés entre 900m et 1500m d’altitude. Une situation unique qui appelle à des paysages tout aussi originaux, entre plaines et forêts, se partageant l’espace au gres de l’altitude. Un terrain propice à une aventure de randonnée si vous êtes prêts à passer quelques jours éloigné de toute civilisation.

Une des options pour découvrir ces paysages et de suivre le GR qui traverse la région, c’est ce que j’ai décidé de faire, à ceci près de quelques variations, au cours de 5 jours et 4 nuits d’aventure au milieu de cette nature sauvage.

Pourquoi pas écouter un petit morceau pendant la lecture de mon récit?

Suivez-moi pour vivre pas à pas l’aventure de la Grande Traversée du Vercors (GTV)

Jour 1

La première étape de cette traversée commence à Die, un petit (mais pas si petit) village au sud du Vercors. N’hésitez pas à vous procurer là bas une petite viennoiserie avant le départ de la randonnée car la suite de la journée s’avère particulierement ardue.

Dès la sortie du village, la mise en jambe est très rapide, et une petite montée de 400m vous attend avant de rejoindre l’abbaye de Valcroissant (bâtiment sur la photo ci-dessous). Entre le dénivelé attendu lors de la préparation du trek, et la réalité, on peut parfois bien voir la différence. Qui eut crû que 400m pouvait avoir l’air si haut, mais en même temps si bas par rapport au reste des montagnes?

Un point crucial dans cette aventure est l’eau. La ressource est rare dans les Hauts-Plateaux. Aujourd’hui je n’ai vu qu’un seul ruisseau, et comme attendu il abritait le point de repos de plusieurs marcheurs, qui comme moi s’apprêtaient à conquerir ces plateaux montagneux. La première partie de cette longue montée s’est trouvée être un bon aperçu des jours suivants. Alternant entre points chauds et fôrets.

Enfin, le sommet est en vue. Quelle libération. Les plateaux sont à portée, et le calme et le silence sont déjà omniprésent, seulement éffacés par les quelques pas des autres fous que l’on peut croiser en soirée du haut de ces 1900m d’altitude. Aprés cette journée à plus 1500m de dénivelé positif, la première nuit de repos ne se fait pas attendre.


Jour 2

Dès la matinée, la montagne vous enchante déjà avec ce qu’elle a à proposer. Le lever de soleil sur la tente, puis la course des chamois, qui, de l’autre côté d’un champ de pierres, ne s’attendaient pas à voir un humain ici.

Le village de Die vous suivra encore lors de ce début de journée, on peut même voir la gare par laquelle vous serez peut-être arrivés. C’est en profitant de la vue que l’on réalise que nous sommes déjà à un endroit qui nous paraissait hier tel le sommet de l’Olympe.

Enfin en plein cœur des plateaux. Tout n’est pas plat, mais l’alternance montée/descente est agréable. Au bout d’un moment vous vous sentirez presque comme couvert par ces fôrets et ces montagnes, des fois même impossible de voir plus loin que quelques dizaines de mètres.

Aujourd’hui une seule source d’eau viable rencontrée. N’hesitez pas à remplir entièrement vos réserves dans ces conditions, car on ne connait jamais l’état de la prochaine source.

Toute traversée du Vercors doit à un moment parler de la résistance, qui s’est battue là bas. C’est au pas de l’aiguille que vous pourrez voir un monument rappelant le courage de ces combattants. Quelques mètres plus loin, vous aurez aussi l’occasion de voir deux grottes qui étaient utilisées à l’époque pour cacher les vivres et les hommes.

Après tant d’histoire, de chaleur, et de marche, il est bien temps de prendre une petite sieste à côté des chevaux du refuge de Chaumailloux, qui eux non plus ne sont pas contre s’assoupir pour quelques minutes. La reprise se fait alors à travers la forêt éparse des Hauts-Plateaux.

Vous pourrez rencontrer comme moi quelques patous très protecteurs de leurs troupeaux, mais qui vous oublient rapidement une fois que vous allez dans la direction opposée. Aussi se trouve dans cette partie de la randonnée le début de la zone de préservation du tétras-lyre, un animal que je ne connaissais pas, et que je n’ai aussi malheureusement pas eu l’occasion de voir.


Jour 3

Comme presque tous les matins sur les plateaux, on se réveille avec le lever du soleil, comme si une belle journée s’annonçait déjà alors même que vous n’êtes pas sortis de la tente.

Les paysages, qui commencent déjà à devenir familier, se sont décidés à changer désormais, quelques couleurs s’invitent dans la journée, malgré la force de ce soleil qui paraît vouloir embraser toutes les plaines que l’on peut voir. Les arbustes et les arbres, eux, n’ont aucun soucis avec cela, je me demande bien d’où ils tirent toute cette énergie alors qu’il n’y a pas de source d’eau apparente.

Quand tout à coup, les plateaux commencent à vous faire redescendre. Pendant la traversée d’un canyon, c’est comme si on était dans la jungle. Les plantes ont presque repris tout leur territoire, qui pourtant n’est évincé que d’un petit sentier étroit. Cette journée est riche en kilomètres, ce qui signifie qu’elle amène beaucoup de fatigue, mais aussi beaucoup de satisfaction. Au final de la journée c’est une 30aine de kilomètres parcourus, et un sentier redescendu presque dans la vallée.


Jour 4

Après une nuit bien méritée, presque au milieu de la ville, et peut-être dans un endroit pas trop autorisé, il est temps de repartir pour faire encore une fois de la montée. Les beau points de vue se méritent toujours en montagne! La quatrième journée s’annoncera plus riche en civilisation, mais cela vous permettra de voir aussi l’effet que peut avoir la création de zones de protections de la nature telle que les Hauts-Plateaux du Vercors.

Néanmoins, tous ces kilomètres n’empêchent pas de prendre quelques petites pauses.

Alors que la route se dessine sur la vallée à côté de vous, le sentier reste des fois presque invisible sur le flanc des montagnes, entre les sections rochers et forêts. Malgrès tout vous arriverez quand même à le suivre sans trop de difficulté.

Lors de mon passage sur cette section du GR, il y avait une course qui se déroulait. Quels fous. Attention aux chaleurs qui commençaient lors de ma randonnée à vraiment augmenter et se faire sentir.

Une fois rapproché de la vallée et de la civilisation, on aperçoit plus d’eau, il n’est donc plus nécessaire de s’inquiéter quant aux reserves. Vous pourrez même observer de mignons petits abreuvoirs, mais aussi de magnifiques cascades, en passant par de simples ruisseaux. Le poids à porter dans le sac est quand même moindre lorsqu’on a pas besoin de se charger de kilogrammes d’eau.

Au final, l’aventure est toujours remplie de rencontres. Entre le local perdu dans les sentiers qui demande mon aide pour rejoindre un col, et le compagnon de cabane qui fait la même aventure, on n’a à la fin pas le temps de s’ennuyer, même si c’est de temps en temps épuisant. J’espère que votre aventure sera aussi riche en compagnons.


Jour 5

C’est déjà le cinquième et dernier jour. Profitez bien des derniers panoramas en haut du Moucherotte car c’est aujourd’hui que la grande descente se fait. Il est toujours un peu difficile de dire au revoir à la montagne, alors profitez bien des dernières heures que vous passerez avec elle avant de repartir.

Les champs font de plus en plus leur apparition déjà. Les papillons qui vont avec rappellent aussi ce qu’il se passait en haut des plateaux.

Et hélas après quelques petites heures seulement, la ville vous aura rattrappé.

C’est donc ici que se termine l’aventure, pleine de décors changeants, et d’une atmosphère calme qui a reignée tout au long.


Infos pratiques

Accès

Transports en commun:
– Il est possible de rejoindre Die à l’aide du train de nuit Paris-Briançon
– Depuis Paris encore, il existe multiple trains vers Valence, que vous pouvez complimenter d’un trajet en bus vers Die ou en TER. Cette option vous fera arriver plus tardivement pour commencer la randonnée

Voiture:
– Cette route n’étant pas une boucle, y accéder seul avec sa voiture n’est pas une solution

Eau

Les sources d’eau sont vraiment rares, et vous pourrez passer des fois plus de 24h sans voir d’eau, donc prévoyez une bonne quantité d’eau avec vous, et remplissez à chaque fontaine que vous croisez, même si ça pèse plus lourd sur le dos.


N’hésitez pas à laisser un petit mot en commentaire, j’espère que le récit de mon aventure vous a plu!

2 Comments

  1. Marion Garnaud

    Très beau récit, j’ai beaucoup aimé ta façon de raconter cette aventure ! Et les photos sont magnifiques.
    Si un jour tu as envie de faire une randonnée dans les Pyrénées, n’hésite pas à m’envoyer un message ! Je suis sûre qu’un petit poisson serait ravi aussi 😉
    Prends soin de toi Raph !
    Calufa

    • Merci beaucoup 🙂 C’est une belle proposition, je garde ça en tête pour quand j’organiserai ma prochain aventure!

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